The 2019 Nobel prize for Economics consecrated A. Banerjee, E. Duflo and M. Kremer’s hegemony on development economics. The emphasis they put on field experiments and randomized control trials (RCTs) matched the emphasis on evidence-based policies and on evaluation that dominated the development sector in the same years. Here, we take inspiration from the debates generated by the 2019 Nobel prize to reflect on the future of development studies. While the empirical stance of these economists could have encouraged interdisciplinary collaboration, their experimental approach has tended to marginalize competing approaches and methods – namely, those who characterize anthropology and other qualitative social sciences. This has reinforced “imperialistic” tendencies in the discipline of economics, which can only be compensated through a renewed commitment to pluralism across the field of development studies.
Le prix Nobel 2019 pour l’économie a consacré l’hégémonie de l’oeuvre de A. Banerjee, E. Duflo et M. Kremer sur l’économie du développement. La place qu’ils consacrent aux expériences de terrain et aux essais randomisés contrôlés (RCT) s’adapte bien à l’accent sur les politiques « fondées sur les preuves » et sur l’évaluation qui a dominé l’aide au développement dans la même période. Nous nous inspirons ici des débats générés par l’attribution du prix pour réfléchir sur l’avenir des études du développement. Alors que la posture empirique de ces économistes aurait pu stimuler le dialogue interdisciplinaire, leur approche expérimentale a eu tendance à marginaliser des approches et des méthodes concurrentes – surtout celles qui caractérisent l’anthropologie et les autres sciences sociales qualitatives. Cette dynamique a renforcé les tendances « impérialistes » dans la discipline économique, auxquelles on devrait opposer un engagement renouvelé vers le pluralisme dans le champ des études du développement.